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MARCELINES DESBORDES-VALMORE

voyant, me semblent, ici, reposer sur une interprétation erronée de la note pour Sainte-Beuve.


À seize ans, dit Marceline, j’étais sociétaire (à Feydeau) ; à vingt ans, des peines profondes m’obligèrent à renoncer au chant, parce que ma voix me faisait pleurer.


De deux choses l’une : ou elle se trompe, ou elle veut sciemment se rajeunir. Mais, d’une manière ou d’une autre, elle fait remonter son admission au sociétariat à sa seizième année, et quand elle ajoute : À vingt ans, cela signifie : quatre ans environ après son départ de l’Opéra-Comique, départ dont la date, 1806, est indubitable.

C’est donc bien seulement en 1810, à la suite de ses couches et des peines profondes qui en résultèrent, qu’elle perdit sa voix et dut renoncer au chant.

Si l’on retenait l’hypothèse émise par M. Pougin, il faudrait admettre que le coup de foudre prochain, fut précédé d’éclairs dans un ciel orageux et que Marceline quitta Paris pour soustraire sa vertu à des entreprises alarmantes. Je ne le crois pas. Et Grétry, qui vivait dans la potinière dramatique, ne l’a pas cru non plus, lui qui écrivait à sa petite protégée, au mois de novembre 1806 :

« Je vous aime et vous respecte comme un ange. »

Au contraire, en voyant Marceline après avoir