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qui expliquait la fixité, la permanence de ces affections. Par un raisonnement semblable et par les propriétés que les anciens attribuaient aux quatre humeurs, on expliquait sans difficulté pourquoi telle ou telle fièvre était due, d’après eux, à telle ou telle humeur.

Avicenne, médecin arabe, définit la fièvre : une chaleur étrangère, allumée dans le cœur, et procédant de cet organe au moyen des esprits, du sang par les artères et les veines dans tout le corps, chaleur qui nuit à l’exercice des fonctions, car elle n’est pas semblable à celle qui naît de la colère ou de la fatigue. Comme Galien, il distingue dans l’organisme des solides, des liquides et des esprits ; et comme lui il se base là dessus pour faire l’étude des fièvres.

Willis définit la fièvre : « Un mouvement déréglé du sang et une effervescence excessive de ce liquide avec de la chaleur, de la soif et d’autres symptômes qui troublent diversement l’économie. » C’est lui le premier qui a fait connaître que le sang est la seule humeur du corps en mouvement, humeur de laquelle proviennent toutes les autres. Willis admet cinq principes chimiques dans le sang : l’esprit, le soufre, le sel, la terre et l’eau, il fait jouer à l’effervescence de ces divers éléments le rôle essentiel dans la production des fièvres, qu’elles soient intermittentes ou continues.

Dans la dernière moitié du XVIIe siècle, Bellini fait consister la fièvre dans un vice du sang, caractérisé par une viscosité dont les degrés divers forment les types de ces affections et en constituent les variétés.