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Pour Solleysel, la fièvre est « une chaleur étrangère et extraordinaire dans tout le corps, qui vient d’une ébullition ou fermentation violente des humeurs. » Cet auteur dit encore : « Il ne faut pas s’étonner si dans la fièvre on sent une chaleur brûlante, s’il y a soif extrême, si le corps est pesant et assommé, si la respiration est difficile, si les artères et le cœur battent avec excès et s’il s’y rencontre tant d’autres accidents qui la font aisément connoistre. »

Stahl, comme tous les autres vitalistes, considère la fièvre comme une opération salutaire et synergique de la nature, à l’aide de laquelle s’accomplit un acte nécessaire à la santé ou à la conservation de l’espèce. « J’ai avancé, dit-il, comme un grand paradoxe que, non-seulement la fièvre en général est produite par une utile intention de la nature, ce que d’autres ont reconnu avant moi ; mais encore, que tous ces phénomènes, qui, du consentement des autres médecins, sont regardés comme purement morbides, et où des écoles modernes voient des effets directement mécaniques de la matière morbide, sont des actes positifs de la nature qu’elle destine à une fin salutaire, et qu’elle proportionne par le moyen des organes à l’expulsion des matières nuisibles. »

Boherave définit la fièvre « une accélération spasmodique du mouvement organique des artères, qui est suscitée par une cause irritante et qui augmente excessivement la chaleur du corps. » D’après cet auteur, l’accélération du jeu des artères doit être spasmodique pour la distinguer de celle qui est produite par des mouvements musculaires prompts et répétés.