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LA PHRASE VERBALE

ag cainnt lé chéilig, litt. « il était, et le fermier, à parler ensemble » s’explique sans doute par le fait que l’opposition introduite par la suite de la phrase n’était pas présente à l’esprit quand le pronom sujet a été prononcé. Dans la forme à désinence personnelle, le même rôle est rempli par les mêmes particules personnelles emphatiques que l’on a après les pronoms (§ 75) : du:rtsə (dubhartsa) « je dis, moi ».

§ 216. Les proclitiques du verbe.

Les particules proclitiques (y compris la particule complétive) ont deux formes, l’une, terminée par ‑r, devant le prétérit et l’optatif négatif, l’autre, devant les autres temps du verbe (pour les formes prédicatives, cf. § 146 sq.) ; on a ainsi :

nʹi:‛ (ní) « ne ... pas », nʹi:r‛ (níor) ;

ən, əⁿ (an) « est-ce que ? », ər‛ (ar) ;

nɑ: (ná, nach) « est-ce que... ne pas ? », nɑ:r‛ (nár) ; de même kɑ:r‛ (cár) en face de kɑ:ⁿ (cá ?) « où ? » ;

goⁿ (go) « que », gœr‛ (gur) ; nɑ: (ná) « que... ne... pas », nɑ:r‛ (nár) ; dans des cas restreints : ər‛ (ar) en face du relatif əⁿ (a) ; de même sɑrər‛ (sarar) en face de sɑrəⁿ (sara) « avant que », et mɑrər‛ (marar) en face de mɑrəⁿ (mara) « où » ; voir §§ 227 et 228.

On a vu que quelques prétérits irréguliers prennent les particules sans ‑r : c’est le cas de rɑus (§ 181), rʹugəs (§ 182), du:rt (§ 185), fuerʹəs (§ 188), α (§ 190) ; en revanche hugəs (§ 183), ǥɑis (§ 186), χuələ (§ 191), hɑ:nə (§ 192), χuəs, dʹαis (§ 193), prennent les particules avec ‑r, comme font les prétérits réguliers.

La négation de l’impératif est nɑ: (ná).

La négation de l’optatif est nɑ:r‛ (nár), mais nɑ: (ná) devant le verbe d’existence (voir § 181).

A côté de la tendance qu’accuse le parler à employer les formes en ‑r devant les prétérits irréguliers comme devant le prétérit régulier, une tendance inverse à généraliser la forme sans ‑r s’indique, ainsi dans certains types de phrase nominale interrogative (§ 146) et, tout à fait sporadiquement, pour certaines particules, devant le prétérit ; kɑ: gʹαni:ʃ iəd (cá