Page:Description d'un parler de Kerry.pdf/24

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
6
STRUCTURE DU MOT : ALTERNANCES
α/e sbʹαl (speal) « faux », gén. sbʹelʹə (speile).
ɑ ɑrəm (arm) « arme », gén. αrʹəmʹ (airm).

Dans les mêmes conditions où les voyelles brèves sont soumises à l’alternance d’une forme vélaire et d’une forme palatale, les voyelles longues subissent des modifications plus ou moins sensibles, mais qui n’altèrent pas profondément la nature du phonème, et qu’on laissera ici de côté (voir Phonétique, §§ 97 sq. et 111); en revanche, dans le cas de certaines diphtongues, cette même alternance se traduit en oppositions bien tranchées :

ɑu/i bɑul (ball) « membre », gén. bʷi:lʹ (boill).
ɑuu kɑurhə (cabhartha), gén. de kαurʹ (cabhair) « secours ».
αu/i: αun (peann) « plume », gén. pʹi:nʹ (pinn).
αu/eu αurəχ (meabhrach), gén. de mʹeurʹ (meabhair) « raison ».
/e: iəsg (iasc) « poisson », gén. e:ʃgʹ (éisc).
/ie sriən (srian) « bride », gén. srienʹ (sriain).
i:α/e: sgʹi:αl (scéal) « histoire », gén. sgʹe:l (scéil).
/ue uən (uan) « agneau », gén. uenʹ (uain).

Le degré palatal en i:, s’opposant aux degrés vélaires ɑu et αu, n’apparaît que devant ou devant nasale palatale en syllabe fermée.

§ 5. B. — Corrélation de sonorité (partielle).

Cette corrélation sert principalement à caractériser le thème de futur par opposition au thème de présent (§ 160) ; on en rencontre également le degré sourd dans quelques formations de génitif et de pluriel (§§ 31 et 47), ainsi que dans l’adjectif verbal (§ 71).

On a ainsi :

b/p αbəgʹ (leabaidh) « lit », gén. α (leabtha) ou αpən (leabthan).
d/t he:dʹəχ (do shéideadh) « il soufflait », he:tʹəχ (do shéidfeadh) « il soufflerait ».
g/k tɑgən (tagann) « il vient », tɑkəhə (tagtha) « venu ».