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CHAPITRE III
NOMINAUX NUMÉRAUX, INDÉTERMINÉS,
INTERROGATIFS ET DÉMONSTRATIFS

§ 77. La série des noms de nombre n’est pas homogène.

Les premiers nombres, de « un » à « douze », expriment, en sus des oppositions numériques, une opposition concrète : celle de la personne et de la chose. Il existe en effet une série de nombres cardinaux désignant exclusivement les personnes (mais non les animaux, qui sont ici confondus avec les objets inanimés).

De plus, la série des nombres se subdivise en séries courtes (décimales ou viginticésimales), les grands nombres étant obtenus par addition, multiplication et division des groupes ainsi constitués : dizaines, vingtaines, centaines, milliers. Les noms de groupes sont de véritables substantifs, à la différence des noms de nombre inférieurs à dix. Ils se fléchissent et gouvernent le génitif, comme les autres substantifs. Le génitif pluriel coïncidant le plus souvent avec le cas direct singulier, il arrive que l’on ait le cas direct singulier supplantant le génitif pluriel après les substantifs numéraux : dɑhəd buəχəlʹ (dathad buachaill) « quarante garçons », fʹihə bʹlʹienʹ (fiche bliadhain) « vingt ans ».

Les noms pour « un », « deux » et « quatre » ont des formes différentes selon qu’ils sont employés comme substantifs ou comme adjectifs. En comptant, on met la particule ə (a), sans action sur l’initiale, devant les noms de nombre.

§ 78. Formes :

1. ə hè:nʹ (a h‑aon); aspire, et substitue t, tʹ à s, ʃ initiaux ; devant un substantif : è:n... əvɑ:nʹ : è:n tu:lʹ əvɑ:nʹ (aon