Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/499

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Et sur chaque pilier, cent bras d’or à l’entour,
A l’envy du soleil, répandent un beau jour.
En haut, on void paroistre une vaste couronne,
D’un cercle de clartez qui la voute environne.
Sur le cristal du temple, un long tapis descend,
Qui bannit les rayons du grand astre naissant.
La cire tout à coup semble mieux allumée.
Et de tant de flambeaux la meche parfumée,
Par tout où se répand sa brillante splendeur,
Répand en mesme temps une agreable odeur.
La soye où l’or se joint tapisse les murailles,
Pleine d’antiques faits, et de saintes batailles.
Le temple retentit de chants melodieux.
Par tout sont épanchez des baumes precieux.
Tous les sens sont charmez de pieux artifices :
Et les cœurs des françois nagent dans les delices.
Dé-ja devant la croix le grand prince à genoux,
D’un cœur humble et devot, frape son sein de coups.
Puis il conduit sa troupe à l’égal avancée,
Au centre de la nef où la cuve est placée,
Sur un large theatre, élevé par degrez,
Que montent avec luy les pontifes sacrez.
Les princesses, les chefs, tout s’y place, et s’y presse.
Autour en rangs confus s’épand la foule épaisse,
Qui fait oüir par tout un bruit tumultueux :
Comme de l’ocean les flots impetueux,