Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/503

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Les princesses, de rang, l’honorent à leur tour ;
Luy donnent des baisers de respect et d’amour.
Batilde avec son fils au prelat se presente,
Implorant le secours de cette huile puissante.
Sur luy, dit-il, la grace éclatera demain.
Tu le verras guery par une illustre main.
Puis il ravit aux yeux cette celeste ampoulle,
Pour borner les transports de la pressante foule.
Tous repriment à peine et leurs voix et leurs vœux.
Berthe s’avance alors vers le lavoir heureux.
Le prelat satisfait sur les saintes demandes,
L’arrose, et la reçoit dans les chrestiennes bandes.
Apres elle, paroist le genereux Lisois,
Monstrant un saint exemple aux gendarmes françois.
Si tost qu’il a receû l’eau qui répand la grace,
Son monarque l’appelle, et tendrement l’embrasse.
Dieu t’a fait de grands biens ; je veux t’en faire aussi.
Je te fay, luy dit-il, duc du Mont-Morancy.
Et je t’en veux encore augmenter le domaine,
Y joignant tous les bourgs du val et de la plaine.
Il rend grace à son roy, d’un cœur reconnoissant.
Ce grand don plaist à tous ; et chacun le ressent :
Tant la rare vertu, par cent faits renommée,
Au mépris de l’envie, est cherement aimée.
Alors par tous les francs son exemple est suivy.
Tous vers les saintes eaux s’avancent à l’envy.