Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/506

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Plus loin, de Madian les troupes sont deffaittes,
Avec des pots ardens, et le bruit des trompettes.
Voy ce jeune berger, que le divin secours
Rendit victorieux des lions et des ours,
Qui par le roide coup d’une pierre lancée,
A du grand philistin la force renversée.
Considere, ô ! Grand roy, son front audacieux,
Se fiant au secours du monarque des cieux.
Et que grandeur de corps, armes, cœur intrepide,
Combattent vainement contre un bras que Dieu guide.
Mais quelle horrible nuit ! Que de sang ! Que de morts !
Un ange seul abbat neuf fois vingt mille corps :
Et d’un fer flamboyant, vangeur de l’Idumée,
En peu d’heures destruit une nombreuse armée.
En cet autre tissu, cette belle au grand cœur,
Du chef assyrien fait voir son bras vainqueur.
Sa foy la fortifie, et son Dieu secourable :
Elle dompte en un seul ce camp si formidable.
Voy qu’un roy syrien, d’un dépit outrageux,
Ceint un foible rampart de guerriers courageux :
Et que pour contenter sa colere embrazée,
Il veut laver ses mains dans le sang d’Elisée.
Le prophete fait voir à son peuple peureux,
Des hommes flamboyans qui combattront pour eux :
Puis avec un seul vœu, soustenu par son zele,
Aveugle tous les yeux de l’armée infidele.