Page:Desmarets - Clovis ou la France Chrétienne.djvu/74

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 Agenor, pere du Roy Phinée,
Dont la fille Olizone à Dardan fut donnée.
Le fils de Pylemene eut pour tige Agenor :
Et du sang de Dardan sortoit le fils d’Hector ;
Qui redoutant les grecs, dont la haine perfide
Du rejetton d’Hector croyoit estre homicide,
Avoit dés son printemps, sans éclat et sans rang,
Du nom de Francion couvert son noble sang.
Voyons l’autre peinture. Icy sont ramassées
Des troyens fugitifs les troupes dispersées,
Qui rejoignent leur roy, desja robuste et grand.
Sicambre son amy par la dextre le prend ;
Luy fait voir trente nefs à la rade flotantes ;
Sur le bord, un monceau d’armes estincellantes :
Le necessaire amas et de vins et de blez ;
Et les restes de Troye en un tas assemblez.
Le prince vers la mer tourne sa fiere teste,
Et d’un nouveau climat medite la conqueste.
Les uns dans les esquifs et legers et nombreux,
Portent d’un soin actif leurs biens sauvez des feux,
Vont et revont cent fois, et commettent aux ondes,
Pleins d’un ardent espoir, leurs ames vagabondes.
Les taureaux, de festons sont ornez à l’écart,
Pour le grand sacrifice, augure du depart.
Le prestre monstre en l’air un bataillon de gruës,
Qui leur tracent la voye, en criant dans les nuës,
Qui volent de l’aurore