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Cours d’Archéologie

les habiletés du ciseau grec ; mais il y a d’abord une telle supériorité dans le ciseau indien, qu’on ne reconnaît pas la pauvreté et la maladresse d’un plagiaire. Là où on la reconnaît moins encore, c’est à l’alliance de ces qualités merveilleuses avec des monstruosités et des étrangetés que la critique même la plus large ne peut approuver. Celui qui aurait eu une certaine connaissance des œuvres grecques ne se serait pas permis de telles irrégularités.

Il faut donc reconnaître que l’artiste est indien, avec toutes les qualités et les défauts du terroir. Il n’avait pas besoin de réminiscences étrangères. Il a pu se contenter de s’inspirer de tout ce qu’il voyait autour de lui, de tout ce qu’il trouvait dans les poètes et les philosophes de son pays, et enfin, des convictions de son cœur.

Pour créer, il n’avait pas besoin de s’expatrier. C’est ce que nous avons dit et qui se trouve confirmé par quelques lignes de M. Gailhabaud.

« Pour s’inspirer, l’Indien avait son Hymalaya avec ses sommets imposants, ses crêtes de glaciers, ses pyramides de granit et de porphyre, ses obélisques de cristal qu’il a cherché à reproduire en ses pagodes.

« Il avait ses grottes mystérieuses avec leurs parures de lierres si gracieuses qu’il a su représenter dans le granit avec une habileté parfaite.

« Il avait les productions des climats tempérés et les merveilles des tropiques. »