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Cours d’Archéologie

imaginations de ce peuple pour le faste et la splendeur, il faut voir les relations des voyageurs et des missionnaires sur le luxe des princes dans leurs réceptions, dans leurs prises de possession, dans les mariages de leurs enfants. On voit jusqu’à dix mille personnes dans un cortège : les officiers, les ministres, les employés, les soldats à pied, à cheval, les artilleurs, ceux qui conduisent les chameaux, ceux qui conduisent les éléphants, et ceux-ci caparaçonnés des pieds à la tête du velours le plus riche, relevés d’or et de pierreries, surmontés d’une tour parfois à plusieurs étages parfaitement assujettie sur la selle de l’animal.

Quant aux costumes, dit Rousselet en décrivant ces fêtes, il faut se représenter le moyen âge dans toute sa magnificence : des pages, des troubadours, des chanteurs et des danseurs habillés avec richesse et élégance, rappelant par la coupe de leurs vêtements les temps des XIIIe et XIVe siècles, les hérauts d’armes à cheval avec leurs longues trompettes entourées de draperies, et leurs dalmatiques chargées d’armoiries rappelant les temps féodaux ; puis les troupes régulières parfaitement disciplinées par des officiers européens ; puis les escadrons de cavalerie, l’artillerie de campagne, les mousquetaires, les hallebardiers, les canonniers à dromadaires, en tout dix mille hommes. Le défilé dure près d’une heure.

Derrière ces troupes on voit s’avancer le porte-étendard