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Cours d’Archéologie

force de production prodigieuse. Trois récoltes par an, trente en dix ans. Il y a des palmiers de quinze espèces différentes ; les sycomores, les orangers, les citronniers, l’arbre à sucre, le cotonnier, sont d’une force de croissance incomparable. On voit des aloès de 60 pieds de haut, des cactus énormes comme des roues de carrosse.

Telle est l’abondance de la production de l’Égypte, qu’elle était autrefois le grenier du monde, et qu’elle l’est encore aujourd’hui sous beaucoup de rapports. Les villes de Constantinople, de Trieste, de Marseille, de Barcelone voient souvent leurs rues encombrées des produits de l’Égypte. N’oublions pas que pendant la guerre du Sud, il y a 30 ans, le delta seul de l’Égypte suppléa à la production de la Louisiane.

Enfin, il faut ajouter que ces contrées ne sont pas aussi pénibles à habiter qu’on pourrait le supposer. Non, l’homme a su s’y établir et s’y conserver plein de force et d’activité avec toutes ses industries.

Les habitants des pays tempérés ne peuvent comprendre comment on peut subsister dans les pays extrêmes du Nord et du Midi. Mais, pour parler d’abord des pays de l’extrême froid, la température est si bien combattue que l’on est plus à l’abri de la rigueur du climat que dans les pays tempérés où l’on ne connaît ni les fournaises ni les doubles fenêtres, ni les doubles portes ni le revêtement ingénieux des habitations. Il en est de même des précautions efficaces contre la chaleur extrême. Les habita-