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AU CARDINAL,
LORS DE SON EXIL.


Vainement pour te perdre un ministre se ligue,
Thémis enfin s’élève, elle confond l’intrigue ;
Et contre l’innocent on n’a point un arrêt
Comme une lettre de cachet.
Si Breteuil a pour lui la cour et la canaille
Et le Jupiter de Versailles,
L’innocence a Target, elle a les Dormessons :
Qu’on l’exil où l’on veut, tout exil est ripaille ;
Quand on sort de dessous ces affreux bastions,
Rohan, l’honneur est sauvé et leur rage inutile.
Que dis-je ! il est absous et pourtant on l’exile,
Voilà les rois . . . . . . . . . . . . . . . . .
. . . . . . . . . . . . . . . . . . . . . .
De ces bourbons, ce peuple autrefois idolâtre,
Et qui soupiroit au seul nom de Louis XII et d’Henry IV,
Ne chérit plus ses rois, disoit le vieux Mettra :
Le parterre de l’opéra veut siffler notre auguste reine,
Ce peuple enfin, est las de voir qu’on le promene ;
Le François n’aime point à passer pour un sot
Dans un préambule hypocrite ;