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  DERNIÈRES AMOURS. 135


Car sa faveur ne leur avoit donnée,
Tant de clartez, tant d’anlOurs, tant d’appa~,
De traits, d’attraits, pour causer mon tr~as,
Ilrlliant une ame à vos lob destinée.

Repentez-vous, et, changeant de pensée,
Soyez plus douce au cœur qui n’est qu’à "OUS ;
.Tout aussi-tost le ciel vous sera doux,
Chassant le mal dont vous estes pressée.

o ciel clélnent 1 si jUl : ile ~l ma priea"e,
Guary sa veuë et luy blesse le coew·,
Mesme à ses yeux donne plus de Jumiere,
A celle fin de mieu"t voir ma langueur.


LV.


La beauté de Rostre Age 1 nulle autre égalée,
Par qui le rOI des cœurs son empire maintient,
Langliit dedans un lict, et la cour desolée
En crainte attend la fin du mal qu’elle 8OUstïeut.

Amour, que penses-tu ? quel bois, quelle vallée
De Cypre ou d’Amathonte en ce tan. te retient ?
Ne connois-tu, pauvret, que son mal t’appartient,
Et que ta desliDée en la sieDJle est meslée !

Nous devons bien tous deux avoir resprit transi
En ce courroux du ciel,. qui nOU8 menace ainsi
De voir dès le matin nostre clarté rane.

D’autant que si ce mal d’elle est victorieux,
Tu perdras ton empire et je perdray la vie :
Car mon cœur et tes traits logent dedans ses Jeux.