Page:Desportes - Premières œuvres (éd. 1600) I - Diane. Premières Amours.djvu/136

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  DIANE,  


Guettez ceste belle meurtrierc,
Qu'eUe loit ~o8tre prisonnierc,
tUe qui met tout en prison;
Liez ses mams de ehaisnes fortes,
Lasl qui mfont volé ma raison,
Vayant navrée eh mille sortes.

Ainsi donc, ma fiere ennemie,
De ma mort vous serez punie,
Et des torts que vous m'a"ez faits.
Mals tay peur que l'ennem, hleswe,
Voyant vos yeux armez de traits,
_Se rende prisonnier lui-mesme.


XLI.


Cheveux, present futal de ma douce contraire,
Mon coeur, plus que mon bras, est par vous enchaisné;
Pour vous, je suis captif en triomphe mené,
Sans que d'un si beau rêt je cherche • me defJaia·c.

Je sçay qu'on doit fuir les dons d'un adversaire;
Toutesfois Je vous aime, et me tiens fortuné,
Qu'avec tant de cordons je sois emprisonné,
Car toute liberté commence à me déplaire.

o cheveux, mes vainqueurs, vantez-vous hardiment
D'enlacer en vos noeuds le plus fldelle amant
Et le coeur plus devôt qui fut onc en servage.

liais voyez si d'alDour je suis bien transporté,
Qu'au lieu. de m'essayer à vivre en liberté,
le porte en tous endroits mes ceps et mon cordage'.