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  LIVRE II. 62


Le prix qui VOUI sera baillé
N'est rien auprès de mon service.

Ce bel oeil qui donne le jour,
.~lors qu'il chasse, à son retour,
La nuict marchant en robe noirf',
Ne voit rien, par tout l'univers,
D~vant, derriere, et de travers,
Egal au Dieu de ma victoire.

Heureux qui sert comme je ais.
Et qui consacre tous ses faits
A chose si sainte et propice;
Aussi, pour m'en recompenser,
Rien mieux je ne sçauroy penser
Que de mourir en son service.


XLVI.


Je m'estoy dans le temple un dimanche rendu,
Que de la mort du Christ on faisoit souvenance,
Et, touché jusqu'au coeur de vive repentance,
Je soupiroy le tans que j'aï mal despendu.

o Seigneur t qui des cieux en terre es descendu,
Potft. guarir les pecheurs et laver leur ofJ'an~.e,
Que ton sang, ruisselant en si grande abondance,
Nait point ~sté pOUl" moi vainement respandu!

Seul Sauveur des humains, sauve ta creature!
J-aehe,·oJ de prit':r. qaud je vey cra13Db1re
Celle doot les beaux yeux sans pitié rn-ont delraif.

Ah r Dieu! (ce dy-je alors, la voyant en priere,
Triste et l'oeil abaissé, ceste belle meurtriere
Se repeol-elle point du mal qu'elle m'a fait!