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  LIVRE I. 23



PLAINTE.


~us! sus! mon lut, d'un accort pitoyable,
PlainR le depart qui me rend miserablt',
Et snr le ton r-Onvenable aux douleurs,
Tristement doux, solemnise mes pleurs;

Et vous, mes yeux, coupables de mes peines,
Debondez-vous, changez-vous en footaines;
liais, pour pleurer des malheurs si Duisans,
Les yeux d'.~rgus ne seroient sumsans.

Il ne faut plus que j'aye aucune attente
De voir jamais d'objet qui me contente.
Retirez-vous, ô plaisirs peu constans 1
1.es desespoil's maintenant ont leur tans.

Las! à quel bien faut-il plus que j'aspire?
Mon beau soleil maintenant se retire,
Et le flambeau qui souloit ln'éclairer
Trahist ma veuë et me laisse égarer.

Ces doux attraits, pleins de ehaste rudes.c;e,
Ces vives fleurs d'une belle jeunesse,
I....oeil de la cour, son printemps gracieux,
ociel cruell 2ie desrobe à mes yeux.

Maudit Amour, aveugle à ma souffran~e,
As-tu donc fait que j'aie eU' connoissance
De ses beaulez, pour rendre, en mten privant,
Mon coeur aux maux plus sensible et vivaut?

Toute rigueur m'estoit douee aupres d'elle:
De ce seul trait la plaie estoit IDortelle.
Je ne crains plus Jupiter courroucé,
Le ciel sur moy tout SOI1 pis a versé.