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Page:Desrosiers - Dans le nid d’aiglons, la colombe, 1963.djvu/109

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la bienfaitrice

jourd’hui ! Aussi tout un peuple a conservé le souvenir de la femme chaussée de feuilles de maïs et priant dans la maison de Nazareth.

Elle manifesta son amour pour le prochain sur un plus ample théâtre. Sa générosité et celle des siens en faveur de la Congrégation de Notre-Dame contribuèrent à faciliter l’épanouissement de cette communauté. Elles favorisaient l’éducation et l’instruction des jeunes filles et aussi, des jeunes femmes, au besoin. Au Canada français, ces dernières, même en ces temps lointains, profitèrent des écoles qui s’ouvraient partout ; elles comptèrent parmi les mieux instruites du monde.

On sait déjà les efforts de Jeanne Le Ber pour consolider l’œuvre de Marguerite Bourgeoys, l’épauler : chapelle particulière garnie de vases sacrés, de vêtements, de linges sacerdotaux, d’ornements, de tableaux et même d’une cloche. Fondation de l’Adoration perpétuelle et d’une messe tous les matins. En 1698, alors que Jeanne était recluse en arrière de la chapelle, elle put assister à la prestation publique des vœux des religieuses, cérémonie présidée par l’Évêque. La règle était enfin adoptée, confirmée. L’œuvre de la fondatrice était terminée après au-delà de quarante ans de traverses continuelles.

Et l’an suivant, en « mil six cent quatre-vingt dix-neuf, le vingt septième septembre avant midy », Jeanne Le Ber donna encore la somme de dix mille livres pour promouvoir l’entreprise de l’enseignement aux jeunes filles. « Habitante en sa cellule », comme dit le contrat, elle comparait devant notaire, en compagnie de « sœur Marguerite Le moyne du St-Esprit », sa cousine, qui dirige maintenant la Congrégation, le fera plusieurs fois et longtemps, deviendra même l’une des grandes supérieures de l’institution ; elle est assistée de Marie Barbier