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EXAMEN PAR UN FAILLIBLE.

sottise cultivée qui provoque un immense et indéfinissable dégoût. Aux stupides expressions de haine voltairienne que vous exhalez contre l’Église, on devine aisément que vous vous grattez le front, pour en faire disparaître le seul ornement qui vous tient, malgré vous, la tête tournée vers le ciel, le signe sacré du baptême.

Que penser d’un écrivain qui entre en matière, sur un objet grave, par un pareil début ?

Après avoir cité un passage, sans doute répréhensible, de votre adversaire, touchant l’autorité de l’Église, en fait de doctrine, vous lui dites avec emphase : Je vous ai démontré brièvement, quoique irréfutablement, que la sainte Église catholique ne saurait errer…

C’est trop de confiance, M. L. vous ne l’avez nullement démontré, quoique ce fut précisément ce qu’il eût fallu faire ; et c’était si facile ! Vous n’eussiez eu qu’à ouvrir le premier cours de théologie, en abréger en quelques pages, la thèse sur l’autorité de l’Église, et grâce à ce morceau, vous eussiez diminué de moitié tout votre pamphlet, qui n’en eut pas été pire. Mais au lieu d’établir cela irréfutablement, — comme vous dites très-gratuitement l’avoir fait, — vous ne faites que l’avancer, ce qui ne suffit pas à un adversaire[1]. Puis après quelques nouvelles phrases de personnalités blessantes (45), vous terminez par lui dire : Si le droit canonique est ce que vous avancez, pourquoi ne le faîtes vous pas honnêtement voir ? M. Dess., pourrait vous répondre : Si ce droit est aussi irréfutable que vous l’avancez, — sans l’établir — pourquoi (au lieu de m’insulter), ne me le faites-vous pas honnêtement voir ?

Et que ne donnez-vous aussi de suite votre notion des fausses décrétales ? Pourquoi la retarder par une autre page entière ou plus, de personnalités telles que celles-ci, par exemple : page 45, lig. 33 : Votre cœur, cloaque où grouillent toutes les basses convoitises… Et encore (46) : Vous accusez l’Église de mille infamies, pour exercer contre elle vos vengeances, parcequ’elle ne tolère pas ces infamies. Qu’elle vous les permette, et l’on vous entendra vous proclamer vertueux, en même temps que vous vous vautrerez dans cette fange. Voilà ce que vous êtes, et l’on vous connaît de vieille date.

Et cela ne sont-ce pas des infamies ?…

P. 48. À propos des bienfaits de l’Église.

Une page entière d’injures : Allez planter votre tente au milieu des Peaux Rouges, puisque la vie sauvage a tant d’attraits pour vous… Si vous voulez vivre comme Bob et Rouget dans la plaine[2], ne prenez pas la peine de l’écrire, et émigrez au plus vite… Seul et très chétif représentant de l’hydre révolutionnaire… Mais le diable recrute ce qu’il peut… Vous aboyez contre l’Église… — cinq lignes plus haut : qu’avez-vous

  1. Ceci ne contredit pas ce que j’avais l’honneur de vous dire plus haut, si ce que vous en disiez-là était oiseux.
  2. Qu’est-ce que Bob et Rouget ?… nous ne pouvons le dire ; l’auteur a le tort de supposer ses lecteurs aussi savants que lui.