Page:Dessaulles, Fontaine - Examen critique de la soi-disant réfutation de la Grande guerre ecclésiastique de l'Honorable L.A. Dessaulles, sans réhabilitation de celui-ci, 1873.djvu/34

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EXAMEN PAR UN FAILLIBLE.

faveur de Mgr. de Montréal, lorsque les voyages à Rome se succèdent sans interruption[1] ? Ignorez vous que c’est la réflexion que l’on fait partout ? Je dis cela fort sommairement et sans demander aucune explication, au sujet de certain décret arrivé de Rome dans le temps, et jamais publié.

Vous concluez : Une chose qu’il ne faut pas perdre de vue, c’est que Mgr. l’Archevêque de Québec peut se tromper sans que l’Église en soit ébranlée ou compromise.Que Québec puisse se tromper, c’est ce qu’il ne faut pas perdre de vue ; mais que Montréal le puisse, c’est, nous venons de le voir, une accusation si grave, si dénuée de fondement qu’il n’est pas possible de le croire !

On a bien déjà vu des archevêques et même des patriarches, non seulement se tromper, mais s’opiniâtrer dans leur erreur, et l’Église, malgré leur défection, n’a pas cessé d’exister et d’exister telle qu’elle était[2]Mais Montréal, c’est autre chose !… Au reste, M. L. e. l. r, si vous vous gênez si peu à l’endroit des archevêques et des patriarches ; si c’est sans sourciller que vous en parlez si lestement, pourquoi votre sévérité appelle-t-elle à son secours tant d’injures, quand des assertions moins carrées arrivent sous la plume de M. Dessaulles ?

Continuons toujours ; M. L. e. l. r., à M. Dessaulles : Vous vous constituez l’avocat des MM. de Saint-Sulpice, ce qui certes, — croyez-vous devoir dire — ne prouve pas en faveur de leur cause… — Pourquoi moins que tout à l’heure en faveur de Mgr. de M. ?… Et, jouant ce rôle pour le moment, vous ne pouvez manquer de porter un jugement quelconque sur la Comédie Infernale. — Mais, comment voulez-vous qu’il n’ait pas été porté des jugements sur la Comédie Infernale ; ouvrage dont l’odieux n’est surpassé que par les efforts qu’à mis à le répandre, le parti qui, en la composant, en a pris sur lui l’infamante responsabilité ? M. Dessaulles, dites-vous, n’hésite pas d’abord à proclamer que les faits rapportés dans cette œuvre, ne sont pas du tout prouvés. Vous vous trompez, M. L. e. l. r., ou plutôt vous trompez le public en faisant entendre que M. D. lui, se trompe en ne prenant pas pour prouvées, les infamies dont l’Esprit de l’Enfer seul a couvert 532 pages. L’instinct public a depuis longtemps fait justice, de cette œuvre de ténèbres, et sait à qui infliger la honte des inventions qu’elle renferme. Vous avez l’effronterie d’ajouter : que tout est vrai qu’il y a surabondance de preuves dans cette Comédie, et que c’est si bien le cas, que ne pouvant l’attaquer de front on en est réduit à la calomnier. — Vous avez conscience, M. L. e. l. r., du sentiment qui vous a inspiré ces lignes : et vous savez que vous mentez !

  1. On connaît ces paroles tombées de si haut : « Neuf voyages sur mer, entrepris par une princesse, malgré les tempêtes ; l’océan étonné de se voir traversé tant de fois en des appareils si divers, et pour des causes si différentes ! — Variante : Toujours dans le même appareil et pour les mêmes causes.
  2. Remarquez bien lecteur, que ces lignes ne sont pas de M. D., mais bien de M. L. e. l. r. ; on pourrait aisément s’y tromper !…