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porter cette nouvelle administration formée à sa propre sollicitation !

Par la phrase du mémorandum que je viens de citer, Son Excellence se donne donc à Elle même un soufflet en pleine figure, car de quelque manière qu’on envisage la question, Elle s’est placée dans son tort. Si la Chambre ne représente pas le pays, Son Excellence devait dissoudre, et même si la Chambre représente le pays, comme Son Excellence n’avait tenu aucun compte de son vote en faveur de l’administration McDonald, et avait pris sur Elle d’ôter à cette administration la direction des affaires, Elle se liait par là même avec l’administration Brown à dissoudre, si la Chambre lui était systématiquement hostile.

Le Gouverneur s’est donc très gauchement, comme je l’ai dit plus haut, placé dans un dilemme dont il n’a pas su se tirer honorablement.

D’ailleurs, M. Brown qui lui prétendait, avec raison je pense, que la Chambre ne représentait pas le pays, avait pleinement le droit de dire à Son Excellence qu’Elle avait admis la justice de cette prétention par le seul fait de son acceptation de la résignation d’un ministère soutenu par cette Chambre.

La position prise par le Gouverneur n’est donc soutenable sous aucun point de vue.

Maintenant y a-t-il eu incapacité ou supercherie ?

Je considère qu’il est de mon devoir envers mes constituants de ne pas hésiter à déclarer ce que je crois honnêtement être la vérité, savoir : qu’il y a eu connivence entre le Gouverneur et quelques membres, sinon tous les membres de l’administration McDonald, pour organiser un plan au moyen duquel on donnerait le coup de grâce à l’Opposition.

Je crois consciencieusement que le Gouverneur n’a pas agi avec droiture, non plus que le ministère McDonald.

Achevons la démonstration en résumant ce que j’ai dit.

1o . L’administration McDonald déclare qu’elle ne résignera pas, si la motion de M. Piché est emportée.