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Que l’on force une prison cela se peut quelquefois malgré l’autorité ou avant qu’elle ne puisse intervenir ; mais quand le spectacle d’un homme brûlé vif est remis à deux ou trois jours, il semble que les autorités pourraient au moins donner signe de vie, essayer de reprendre le prisonnier, forcer la canaille à respecter la loi. Cette populace n’avait pas même le prétexte qu’il y avait danger que le coupable ne fût pas puni si la justice suivait son cours, car un nègre n’avait pas la moindre sympathie à espérer d’un jury composé de planteurs. Rien autre chose que la plus brutale cruauté n’animait ces gens dans leur projet de brûler un homme tout vif. Et ce qui prouve que les personnes en autorité en étaient tout aussi charmées que le reste, c’est que non-seulement elles n’ont pas fait le moindre effort pour empêcher cette atrocité, mais qu’après sa perpétration pas un des coupables n’a été puni ni même recherché. Et pourtant deux mille personnes assistaient à cet effroyable attentat dont personne n’ignorait les auteurs !

Il y a quatre-vingt-quatre ans que l’on brûlait en Espagne la dernière femme