Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/123

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
109
sur le mariage et le divorce

condamner un concile déclaré depuis œcuménique par son concile provincial de Francfort de 794 ? Mais sous les imbéciles successeurs du grand empereur, on pouvait tout se permettre et les prétentions ecclésiastiques finirent par prévaloir sur le droit civil. Et, vu la profonde ignorance de l’époque personne ne proteste sur la question du mariage. Seul Hinemar de Reims proteste violemment contre les empiétements de la papauté sur les droits des couronnes et sur ceux des églises nationales.

À Trente comme à Florence on a ratifié, sans le dire, sans y faire la moindre allusion naturellement, les faux énoncés des fausses décrétales sur le mariage. Et c’est précisément pour cette raison, quoi qu’on en dise, que la discipline du concile de Trente n’a jamais été admise en France. On savait qu’elle reposait sur des assertions historiquement inexactes. On n’a pas voulu le dire et cela se comprend sans peine. Mais la vraie raison était là.

Et voyez le rapprochement ! C’est en 1627 que David Blondel démontre que 115 prétendues décrétales de papes sont fausses, et c’est en 1629 que Richelieu décide Louis XIII à reprendre une partie de l’autorité que l’Église avait usurpée sur le mariage. L’usurpation était si claire qu’un cardinal l’annule d’un trait de plume. Cinquante ans plus tard, en 1677, un arrêt du Parlement intervient, rendu par de Lamoignon, condamnant la thèse du sieur L’Huillier : que l’Église seule avait le droit d’établir des empêchements diri-