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les erreurs de l’église

tique, où il fallait faire plaisir au dogme avant d’être juste envers les parties, cette nullité a fréquemment conduit aux abominations du congrès.

2o  Le défaut de consentement libre d’une des parties.

    trat avec la cassation de ce contrat. Le R. P. se trompe ici. Aucun homme compétent ne fait cette confusion. C’est l’Église qui confond tous les principes parce que son droit canon est la contradictoire du vrai droit sur nombre de détails, preuve : les nullités qu’il décrète et qui ne sont à aucun point de vue de vraies nullités. Qu’est-ce qu’une nullité légale ? C’est un acte « entaché d’un vice quelconque qui détruit son existence légale » et l’empêche de produire l’effet qu’on en attendait. Il y a en plus la nullité radicale et la nullité relative, celle-ci n’entachant pas irrémédiablement l’acte consenti de part et d’autre et laissant aux tribunaux la faculté de redressement ou d’annulation. Or, relativement au mariage, l’Église décrète sans cesse de nullité des actes parfaitement réguliers et légaux au moment où ils se sont produits, c’est-à-dire qu’elle ne sait pas ce que c’est qu’une nullité, ou si elle le sait elle commet une hypocrisie. Pour ne pas prononcer le mot de divorce, ou rupture du lien, tout en faisant réellement un divorce, elle déclare nul ce qui n’a été nul à aucun point de vue. C’est donc elle qui confond tous les principes du droit et non pas les légistes. Et c’est en s’étourdissant de formules creuses et incorrectes en droit et en justice qu’elle arrive à de fausses déterminations des choses. Ses nullités n’ont jamais produit que des situations fausses, des hypocrisies en droit et en fait. Le divorce seul produit des situations nettes et franches. Quand l’Église déclare nul un mariage qui était parfaitement valide au moment où il s’est constitué, et qui a même été consommé, ce qu’elle a fait pendant des siècles sur l’absurde raison de parenté au septième degré, par exemple, c’est elle qui se trompait lourdement en refusant de casser le lien. Le déclarer nul c’est dire que le lien n’a pas été créé, fausseté sur le fait, puisque le consentement des par-