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sur le mariage et le divorce

le mariage devrait être rompu, surtout s’il n’y a pas d’enfants, en faveur de la partie qui subirait une injustice par suite d’un fait inopiné dont elle est innocente et qui la met dans une situation fausse. Cela viendra avec le temps, car on a toujours avec la loi civile cet avantage que la simple logique des choses finit toujours par l’emporter sur les préjugés, pendant qu’avec l’Église et ses dogmes il n’y a pas de raison qui tienne, pas de démonstration, pas de preuve admissible, puisque toutes les considérations dites humaines doivent disparaître devant ce qu’elle affirme être ordonné de Dieu. Avec la loi civile basée sur le droit on peut toujours examiner, raisonner, puis corriger et améliorer. Avec le dogme, jamais. Donc le dogme peut devenir à tout instant la négation de la justice. Et pourtant il est certain que la justice est au-dessus de tous les dogmes et de toutes les formes religieuses.

Quoique l’Église ait généralement décidé que l’impuissance subséquente ne rendait pas le mariage nul, ses officiaux tenaient souvent très peu de compte de ses décisions, et pour tirer de l’argent des parties, ils rendaient des jugements honteux et commettaient des actes d’arbitraire parfaitement épouvantables, toujours suivis de l’imposition du congrès. Ils l’ordonnaient même des années après la célébration d’un mariage, donc pour impuissance subséquente, ce qui était une violation du principe posé par l’Église elle-même.