Page:Dessaulles - Les erreurs de l'Église en droit naturel et canonique sur le mariage et le divorce, 1894.djvu/154

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les erreurs de l’église

Eh bien ! franchement, les hommes qui imposent de telles croyances sont-ils bien au niveau de leur temps ? Sont-ils bien à la hauteur de la prétention qu’eux seuls ont le droit d’enseigner les autres ? Ont-ils vraiment droit au respect profond de leurs opinions qu’ils réclament avec tant d’arrogance ? Ont-ils vraiment droit à ce qu’on les accepte comme professeurs compétents de science et de philosophie ? Qu’on ne les empêche pas d’agir encore et d’enfermer les autres dans ce cercle de superstition risible il le faut bien puisqu’il faut respecter même l’erreur sincère chez autrui ; mais en vérité, quand on voit ainsi la théologie fausser de bons esprits, souvent de hautes intelligences, est-il possible aux gens qui se sont redressé l’esprit sur ces notions de l’ancienne ignorance de ne pas conclure d’un ordre d’idées à un autre et de penser que quand on se montre si incompétent dans sa propre sphère on devrait au moins avoir la modestie de ne pas réclamer toujours la direction supérieure des sociétés ? Enfin leur est-il possible de regarder comme philosophiquement certain un système dans lequel on se fausse fatalement l’esprit non seulement sur les questions se rattachant à la superstition mais sur toutes les questions fondamentales de justice et de droit ?

Ceux qui restent encore empêtrés dans la grossière superstition des possessions démoniaques, des sorts jetés sur un homme pour le rendre impuissant, sont-ils bien réellement compétents quand ils dé-