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les erreurs de l’église

hors de ses règles. Elle a toujours regardé l’épouse juive d’un catholique comme une concubine, comme si les Juifs ne se mariaient pas sous l’autorité du livre qu’elle donne comme divin. Et Benoît XIV décide que le mariage avec un Juif ou une Juive est entièrement nul !

Est-ce que le législateur peut admettre pareilles insanités ecclésiastiques ? Si un homme aime une Juive il faut qu’il renonce à cet amour parce que l’Église a la fantaisie de voir là une irrégularité canonique ! Et pourquoi ? Parce que deux cents énergumènes ont demandé la mort de Jésus il y a 1.894 ans ! Les Juifs d’aujourd’hui responsables du péché de quelques fous appartenant à la cinquante-sixième génération antérieure ! Et ces gens se donnent comme des professeurs de droit et des directeurs de consciences ! Ils n’ont pas encore appris à la fin du XIXe siècle que le péché est personnel et que personne n’est responsable de la faute d’un autre. Et ils ont le principe formellement exprimé, établi, dans leur propre livre sacré. Le Deutéronome leur dit (XXIV, 16) : « On ne fera point mourir le père pour les enfants, ni les enfants pour le père. On ne fera mourir chacun que pour son péché. » Ézéchiel en dit autant. L’Église s’est sans cesse moquée de ces règles parce que le principe de justice n’est rien devant elle.

Voilà pourquoi, quand le législateur passe des lois sages qui permettent aux citoyens de se marier selon leurs goûts, leurs convenances, et quelquefois des