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les erreurs de l’église

son ancêtre du XVe siècle, le Croy de Cambrai, dont il était archevêque et qui, ayant partagé ses biens entre ses nombreux enfants, avait réservé une somme assez ronde pour ceux qui pourraient survenir après sa mort ! Sainte prévoyance !

Aujourd’hui encore partout où le prêtre est officier de l’état civil il faut que les gens subissent tous les caprices hiérarchiques et souvent toutes les arrogances individuelles.

Ainsi on refusera, comme aux États-Unis, comme au Canada, de baptiser un enfant si parmi des noms de saints on glisse un nom de famille. En Belgique, où pourtant l’état civil a été ôté au clergé, il se trouvera des prêtres qui refuseront de baptiser l’enfant d’un père qui reçoit des journaux libéraux ou qui envoie ses enfants aux écoles communales.

On refusera encore de marier celui qui ne veut pas aller à confesse. On lui fera quelquefois des questions impertinentes sur ses rapports avec sa fiancée. Si elle est sa parente on lui dira que l’Église exige une raison pour permettre pareil mariage. Et s’il répond : « Mais ma raison c’est que je l’aime », on lui dira qu’il en faut une autre, que l’Église l’exige. La bonne raison ne suffit pas à celle-ci, il lui en faut une mauvaise par dessus le marché.

Si les deux fiancés résident par hasard dans la même maison on exigera que l’un d’eux aille demeurer ailleurs pendant tout le temps qui s’écoulera entre le premier ban et le mariage. Le concile de