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sur le mariage et le divorce

saints journaux hurlaient de fureur parce que des laïcs osaient résister aux princes de l’Église !

Mais les conséquences de ces ineptes prétentions se firent bientôt sentir. Nombre d’abandons de femmes et d’enfants furent constatés de la part de maris qui n’étaient sous aucun lien légal. Mais ces faits si graves n’ont eu aucun effet sur un clergé arrogant qui méprise et déteste tout ce qui ne vient pas de Rome. Et il a fallu l’avènement d’un ministère libéral en 1878, pour forcer le clergé belge de se conformer à la loi.

En Italie, malgré les cris perçants de la Curie contre le gouvernement italien, les lois italiennes et tout ce qui découlait de l’unification nationale, la loi était moins rigoureuse qu’en France et en Belgique, et elle laissait aux gens la liberté de commencer, à leur choix, par n’importe laquelle des deux cérémonies. Aussi, sous les instructions de la Curie, qui faisait honnêtement de cette question un moyen d’opposition politique, le clergé exigeait partout l’antériorité de la cérémonie religieuse. Et même nombre de prêtres aussi ignorants que fanatiques allaient jusqu’à déconseiller la cérémonie civile. Les conséquences inévitables de cette inepte imprévoyance ne tardèrent pas à se manifester. Nombre de femmes furent abandonnées par leurs maris, et les enfants dont elles restaient chargées se trouvaient bâtards aux yeux de la loi. Quand M. Filopanti, député au parlement italien, proposa en 1877 une loi