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les erreurs de l’église

on couvre le tout du grand mot de droit divin même quand ce droit divin remonte à un mensonge notoire, comme les fausses décrétales.

Voyons maintenant comme la papauté se moque de ses propres règles, si elle les connaît, ou comme elle montre sa compétence, si elle les ignore.

Pie ix déclare que la religion exige l’antériorité du mariage religieux. Mais Pie vi avait permis aux époux français de se présenter devant l’officier civil pour faire enregistrer leur mariage. J’aime beaucoup ce mot permettre quand ils avaient pleinement le droit de le faire sans permission.

Plus tard, en juillet 1842, la sacrée Pénitencerie déclare que l’on peut tolérer que le mariage civil précède le mariage religieux.[1] Pie ix ignorait-il ces faits ? C’est absolument possible d’après ce que nous dit le P. Theiner de ses connaissances en droit canon.

Mais voici bien autre chose. La même sacrée Pénitencerie contredit en janvier 1866 sa décision de juillet 1842 et déclare :

Que dans l’intérêt des enfants, que la loi civile pourrait ne pas reconnaître comme légitimes, les fidèles, après s’être mariés devant l’Église, pourraient se présenter devant l’officier de l’état civil pour accomplir l’acte imposé par la loi.

Pourquoi ces décisions contradictoires ? Le voici.

La décision de Pie ix et celle de la Pénitencerie

  1. Mgr André, Dictionnaire de droit canonique, ii, 581.