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les erreurs de l’église

sible et inexplicable, l’aveugle fatalement. La science veut qu’on l’étudie, qu’on l’approfondisse sans cesse. Le dogme, lui, défend bien qu’on cherche à l’approfondir et il a pleinement raison, car du moment qu’on l’examine sérieusement il n’en reste rien.

Les faits de tous les jours montrent la parfaite déraison de la curie sur la question du mariage. Il n’y a pas moyen d’accepter ses points de vue de la question parce qu’elle sacrifie toujours le droit naturel au dogme. Est-ce que le législateur peut sacrifier au dogme le principe de justice envers les parties ? Il faut toute l’incompétence du prêtre en droit civil pour ne pas voir une chose si simple.

L’Autriche est un pays essentiellement catholique. Eh bien ses hommes d’État ont vu, des 1811, que le mariage était une pure question de droit naturel. Et le code civil autrichien, sans apporter la moindre entrave à la cérémonie religieuse, rompt avec le droit canon sur la question du mariage et soumet les causes matrimoniales aux juges civils. Pourquoi ? Parce qu’avec les évêques il n’y a jamais moyen de discuter et que les parties n’ont d’autre alternative que de se soumettre sans mot dire à toutes les arrogances cléricales. Après la chute de Napoléon, et sous le coup d’une réaction religieuse, le gouvernement autrichien revient aux articles de discipline du concile de Trente et le mariage civil est abandonné. Qu’en résulte-t-il ? L’arrogance ecclésiastique redevient pire que jamais et les non catholiques sont