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sur le mariage et le divorce

tres, les députés, et qu’en réalité c’est lui qui gouverne sous leur nom sur certaines questions. C’est, sur plusieurs détails, ce qu’il déclare péché qui règle le droit public. Et les fonctionnaires publics lui font leur cour parce qu’il tient l’oreille du roi. Un confesseur fanatique et intrigant réussira souvent à se mettre au-dessus des corps législatifs et des tribunaux, et c’est lui que le roi écoutera, comme l’a fait Charles x, et Louis XVI avant lui, et Louis XIV, et Philippe ii, et Charles-Quint, et le grand fanatique Ferdinand ii de la guerre de trente ans.

Il se passe là quelque chose comme ceci :

— Unissons-nous, dit le prêtre à l’État. Je serai le cocher, vous le cheval, et vous verrez comme tout marchera bien.

— Volontiers ! dit l’État bien confessé, et il se place dans le timon. Puis il dit : Tu peux fouetter, cocher !

Et le prêtre de s’écrier : « Comme cet État est intelligent ! »

Heureusement, les spectateurs vraiment intelligents ont un tout autre mot à la bouche !

Chose étonnante ! le prêtre n’a jamais pu comprendre cette chose si simple, que l’État n’a rien à voir dans les opinions individuelles ; qu’il ne peut contrôler que les actes, jamais la pensée puisqu’il ne peut la connaître. Mais le prêtre, inquisiteur par nécessité de système, veut contrôler la pensée et la conscience, et a trouvé moyen de se servir de l’État pour imposer à tous cette criminelle prétention.