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sur le mariage et le divorce

vie régulière et honnête ; c’est que la séparation, faisant pratiquement d’un homme marié un célibataire, augmente le nombre des séducteurs. Or l’Église n’a pas reçu la mission d’augmenter le nombre de ceux qui sont fatalement une des grandes plaies de la morale publique.

Quelle est la vraie différence entre le divorce et la séparation ? Treilhard répond :

« 1o  Le divorce est le droit pour les époux séparés de se remarier » ; — conséquence : ils vivent moralement dans l’état de mariage.

« 2o  La séparation est l’interdiction aux époux séparés de jouir de la faculté de se remarier » — conséquence forcée, l’adultère pour les deux conjoints ; dans six ou sept cas sur dix pour la femme et dans neuf ou dix cas sur dix pour l’homme. Donc l’exemple de l’inconduite pour les enfants arrivés à l’adolescence.

La législation civile produit donc des conséquences morales et la législation infaillible des conséquences immorales !

L’État, par sa législation, diminue les crimes. L’Église les augmente par la sienne. Et elle le sait ! Mais elle ne veut pas démordre, par suite des nécessités que son arrogante assertion de son infaillibilité lui impose, des fausses notions théologiques qu’elle s’est faites, ni des injustices que ces fausses notions lui font commettre depuis des siècles !

En un mot, l’autorité civile et l’autorité religieuse avaient à trouver un remède à certaines situations