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sur le mariage et le divorce

l’Église sur le sacrement, doctrine qui se résume dans l’ébouriffante assertion que le sacrement de mariage ne ressemble en rien aux autres sacrements et que ce sont de simples laïcs qui le produisent et se l’administrent. Voilà, certes ! un paradoxe de taille peu ordinaire. Nous allons en voir de tout aussi étonnants relativement au divorce et au principe de l’indissolubilité.

Procédons par ordre.

« Quand, au commencement des choses, dit le rév. Père, apparut le premier couple humain, l’homme n’avait qu’une femme et la femme qu’un homme. L’indissolubilité est donc originelle ! » Eh bien voilà une conclusion qui aurait valu un joli pensum au rév. Père au temps de la scolastique.

Admettons pour un instant que le prétendu Adam et la prétendue Ève étaient des personnages réels et non purement légendaires ; admettons que le commencement des choses remonte à ces deux mythes de l’antique ignorance ; admettons encore que les deux premiers chapitres de la Genèse ne forment pas deux récits différents, fragmentaires, d’époques différentes et d’association d’idées différentes aussi, et de plus en contradiction formelle l’un avec l’autre ; admettons que le document jéhoviste — 1er  chapitre — et le document élohiste — 2e  chapitre — n’ont pas été copiés de documents plus anciens : indous, persans, chaldéens ; admettons enfin, ce qui est absolument faux, qu’il n’y eût pas d’hommes sur le globe