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les erreurs de l’église

martyre (pour soutenir nos erreurs et nos sophismes), eh bien ! prends-en ton parti et sois martyre ! »

Il est plus commode, en effet, de conseiller le martyre aux autres que de le subir soi-même. Mais d’abord est-elle vraiment obligée de rendre ses enfants martyrs avec elle ? Non seulement elle n’y est pas obligée, mais elle est obligée au contraire de leur épargner le martyre de la misère, si elle le peut, et par n’importe quel moyen honnête. C’est ici qu’est la vraie question que le R. P. déplace à dessein pour couvrir l’illogisme de son Église. Supposons même qu’elle soit seule. Où est son obligation, à elle innocente, de se faire martyre sur l’injonction d’une Église qui commet une monstrueuse injustice à son égard, et cela en se moquant de son fondateur ?

Toujours le point de vue faux donc ! Toujours la foi qui obscurcit la raison ! Le système est tellement faux qu’entre le sensé et l’insensé ses adeptes sont forcés de choisir l’insensé ! L’Église a faussé la conscience des catholiques sur la question du meurtre du dissident, sur celle de la liberté de conscience, sur celle du droit inhérent à l’être doué de raison, et elle leur fausse encore l’esprit sur les questions de mariage et de divorce. Et non seulement cela, mais elle se met en contradiction avec elle-même puisque plusieurs de ses causes de nullités n’étaient en fait que le divorce baptisé à sa façon. Et elle se met d’une autre manière encore en contradiction avec elle-même. Elle nous informe qu’un mariage est