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sur le mariage et le divorce

tants et les Israélites qui se convertissent au catholicisme ! Vous faites ainsi des divorces irréguliers et immoraux. La loi n’en veut que de réguliers dont elle exclut l’immoralité, et vous n’avez pas assez d’injures pour elle !

Ou vous êtes incompétents, ignorants au-delà de toute expression de toutes les questions de droit, ou vous êtes des farceurs !

À l’égard des protestants et des Israélites, la conduite de l’Église est criante et appelle vraiment toutes les vengeances du ciel. Elle renouvelle ici les monstruosités de l’esclavage, et elle est bien autrement coupable devant Dieu que les propriétaires d’esclaves, qui d’abord n’ont jamais réclamé l’infaillibilité sur les mœurs, dont un grand nombre avouaient franchement les mauvais côtés du système et qui souvent, dans la pratique, se faisaient une loi de ne vendre que les nègres non mariés et jamais ceux qui l’étaient, à moins que l’on n’achetât ensemble le mari et la femme. Les côtés monstrueux de l’institution étaient ainsi tempérés très souvent par le sentiment moral chez les individus. Mais dans l’Église, chose profondément triste à dire, on ne retrouve pas, sur un détail du mariage, le sens moral que manifestaient beaucoup de propriétaires d’esclaves. Interprète infaillible, dit-elle, de la parole divine, elle applique à des protestants, à des Israélites, tous hommes libres, cette mesure abominable entre toutes de la séparation des familles, quand l’un des con-