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sur le mariage et le divorce

sans le prêtre. Et pour le libre penseur, qui a été baptisé, même s’il ne croit plus, son consentement lui confère le sacrement, puisqu’il ne gît que dans ce consentement. Vous ne pouvez pas, par de simples décrets, modifier l’essence des choses. Dans votre étonnante incompétence vous arrangez si bien vos définitions qu’elles tournent cruellement contre vous-mêmes ! Donc votre système est faux puisqu’il viole sans cesse la plus simple logique des choses et des situations !

Prenons pour exemple deux protestants. Vous en êtes réduits à dire, pour ne pas exiger que ces deux protestants renouvellent leur mariage s’ils deviennent tous deux catholiques, qu’il faut supposer que les conjoints ont eu au moins implicitement la pensée de se marier selon les intentions de l’Église, supposition passablement hasardée. Eh bien !… mais… s’ils ont eu cette pensée, ils se sont donc administré le sacrement dans votre système. De quel droit alors brisez-vous ce mariage, si l’un d’eux seulement se fait catholique et veut se marier du vivant de l’autre ? En ne reconnaissant pas ce mariage comme valide vous vous mettez en pleine contradiction avec le principe que vous posez. Et le talent ecclésiastique n’a pas encore vu cela !

Quant aux Juifs, qui se marient certainement, puisque la Bible vient d’eux, sous la parole : Et vidit quod esset bonum, le consentement libre chez eux a-t-il un caractère différent du consentement libre