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les erreurs de l’église

haut placé et de conscience éclairée des mariages comme ceux que je viens de citer. Qu’un prêtre aille proposer la chose à ces femmes qui ont été des épouses modèles ; à ces saintes mères de famille, devenues veuves, qui se sont exclusivement dévouées au bonheur de leurs enfants, et qui n’ont eu d’autre souci dans la vie que de les bien élever et d’en faire d’honnêtes gens.

Qu’un prêtre aille tenter l’aventure et leur proposer une alliance avec un protestant converti qui aura abandonné femme et enfants et se croira libre parce qu’il se sera fait catholique, et il verra ce qu’une femme de conscience droite et de caractère élevé lui répondra.

Il n’y a pas dans toute la catholicité une femme bien née qui ne regardât pareille proposition comme une insulte, et sa première parole serait : « Quoi ! vous, prêtre catholique ! vous venez me proposer de devenir la concubine de cet homme ! »

Qu’il lui dise tant qu’il voudra que l’Église ne reconnaît pas le mariage protestant, elle lui répondra que sa conscience à elle ne lui permet pas de devenir la femme d’un homme qui en a déjà une sous un autre culte. Elle lui répondra que ses notions de bonnes mœurs à elle valent mieux que celles de l’Église. Elle lui dira que l’homme qui a pu abandonner une première femme était un mauvais mari, un homme sans principe et sans cœur, et que le fait seul d’en chercher une seconde du vivant de la première prouve