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sur le mariage et le divorce

qui ne s’est pas trompé sur cette question et qui prohibe le libertinage ! Et c’est le droit ecclésiastique et essentiellement infaillible, d’après les mêmes saintes plumes, qui est tombé dans la prodigieuse erreur de sanctionner un libertinage évident en ratifiant l’enlèvement d’une femme mariée ou l’abandon lâche et coupable d’une pauvre femme peu jolie par son immonde mari !

Au reste ce n’est pas seulement sur les questions matrimoniales que le droit laïque s’est montré supérieur au droit ecclésiastique. Le fait est que, sans les légistes, l’Église ne se serait jamais corrigée sur nombre de questions.

En résumé quand la société laïque éclairée voit le clergé tomber dans d’aussi tristes erreurs sur des points si clairs de morale pratique, elle ne peut plus regarder les décisions de l’Église comme le fruit d’une compréhension intelligente des choses. Elle ne peut pas croire à l’inspiration de ceux qui ne voient pas d’immoralité dans pareils actes. Elle comprend que toute la législation ecclésiastique sur le mariage, produit de diverses époques de profonde ignorance, n’est plus acceptable dans une société illuminée par la philosophie et le droit modernes. Et elle déplore qu’un grand corps comme le clergé catholique en soit encore à patauger dans le faux au point de sanctionner la violation de tous les devoirs d’époux et de père, de femme et de mère.

Et c’est la science non faussée par la théologie qui