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sur le mariage et le divorce

L’affirmation de l’institution divine du mariage est-elle soutenable ? Eh ! non, mon Dieu ; 1o  parce que le mariage est de tous les temps, de tous les pays, de tous les cultes et qu’il existait bien des siècles avant l’Adam de la Bible : 2o  parce que Jésus lui-même, tout en affirmant le principe de la perpétuité sauf une seule exception, ne lui a pas donné la forme que l’Église a mis plusieurs siècles à rendre définitive. Il a trouvé l’institution dans le peuple juif et n’en a nullement modifié la forme, mais il en a fait disparaître un abus, la répudiation arbitraire de la part de l’homme. Mais, sauf cette amélioration, il a accepté l’institution telle qu’elle était, puisque la restriction qu’il fait de l’adultère existait chez les Juifs. Maintenant s’il y a institution divine parce que l’Église a mis une douzaine de siècles à donner sa forme au sacrement et onze siècles à le reconnaître comme tel, il faut avouer que voilà un caractère divin qui a mis bien du temps à s’affirmer et à se constituer.

Quant au signe visible, où est-il ? Où peut-on nous le montrer ? Ce n’est pas la bénédiction du prêtre puisqu’elle n’est pas de l’essence du mariage et n’en fait en aucune manière la validité. Le vrai signe visible du mariage c’est sa consommation et c’est précisément cela qu’on ne voit pas. Le oui des époux ne constitue nullement le signe visible que la définition d’un sacrement comporte.

Enfin comment démontrera-t-on la communica-