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sur le mariage et le divorce

riage ». Et en effet il était difficile d’en indiquer trois quand il n’y en avait qu’une : la volonté librement exprimée des parties. Le bon cardinal a tout simplement mis difficile à la place d’impossible, petite ruse ecclésiastique dont on comprend trop bien le motif.

Pour s’emparer de l’institution, l’Église a dû imaginer toutes sortes de sophismes, et sophismes dans son propre système, comme nous le verrons bientôt.

Quel est le seul point de vue vrai de la question ? Quel est le fait réel quand deux personnes se marient ? On a l’habitude de dire que l’officier civil ou le prêtre marient les époux. Inexactitude absolue. Ni l’officier civil ni le prêtre ne marient. Ils ne font que constater régulièrement le fait que tel et telle se marient de leur propre volonté. Est-ce que l’État ou l’Église peuvent les empêcher de se marier, s’il n’y a aucune raison d’ordre public qui s’oppose au mariage ? Donc on ne les marie pas. Ils se marient eux-mêmes de leur plein gré et font constater régulièrement leur mariage, pour qu’il soit reconnu comme valide et légal. L’ego conjungo est donc aussi absurde en principe que l’ego absolvo l’est en fait. Autrefois, jusqu’au xiie siècle, le prêtre n’osait pas dire : « Je vous absous. » Il disait simplement en récitant une prière : « Que Dieu vous absolve… » De même quand l’Église n’avait pas encore constitué définitivement le mariage comme sacrement au IVe concile de Latran, le prêtre ne disait pas : « Je