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les erreurs de l’église

la masse et la maintenir esclave d’intelligence et de conscience.

— Mais vous oubliez que le sacrement se confond avec le contrat ou consentement ?

— Non certes ! je ne l’oublie pas et je viendrai bientôt à ce paradoxe ecclésiastique.

L’affaire dont je viens de parler fit une sensation énorme dans la société bruxelloise catholique, que l’on a fanatisée à blanc et qui regardait un mariage sans bénédiction, sans messe — et par suite sans sacrement dans l’opinion que l’on a créée chez elle — comme une franche abomination. Ces bons catholiques, laissés de tout temps dans l’ignorance des vrais principes du mariage même au point de vue théologique, se plaignaient à tous les échos, ne comprenaient rien à la décision de l’archevêque de Malines et provoquaient des explications de tous les prêtres qu’ils rencontraient. Enfin l’un d’eux, poussé dans ses derniers retranchements, se sentant forcé d’exonérer son collègue du blâme injuste qui rejaillissait sur lui, et surtout plus sincère que les autres qui ne voulaient pas donner la vraie explication, l’un d’eux, dis-je, se décida à informer les excellents scandalisés que cette forme de mariage était un point de pratique que l’on tenait secret et dont on ne devait pas donner connaissance aux fidèles.[1] Et en effet

  1. Il y a plusieurs autres applications du secret sacerdotal dans les cas relatifs au mariage.

    Ainsi, en 1884, la « sainte et universelle inquisition romaine »