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les erreurs de l’église

inséparable du sacrement. On ne le regarda pas alors comme se fondant dans le sacrement et y disparaissant. S’il y disparaît aujourd’hui c’est après en être resté sépare pendant douze siècles. Et quelles raisons satisfaisantes donne-t-on aujourd’hui du changement ? Pas une ! On ne nous offre que de simples affirmations de canonistes plus probables que celles de certains autres canonistes. Pourquoi plus probables ? On ne se donne pas même la peine de le dire !

La confusion du contrat et du sacrement ne remonte vraiment qu’au concile de Trente. Elle est donc toute moderne. L’Église l’a imaginée pour arracher complètement l’institution à l’action de l’autorité civile qui a permis l’empiètement parce qu’elle était bien confessée. Aujourd’hui qu’elle comprend enfin ses droits et ceux des individus elle reprend graduellement les attributions dont l’Église s’est illégitimement emparée. Et ici les arguments de l’autorité civile sont péremptoires pendant que ceux des canonistes sont pitoyables en droit naturel et civil.

XI


Nous venons donc de voir : 1o  la grande gardienne de la morale prise en flagrant délit de tromperie en cachant aux fidèles ce qu’ils ont intérêt à connaître. C’est elle, et elle seule, qui est intéressée à ce qu’ils ne le sachent pas. Où et quand la loi civile cache-t-elle aux gens ce qu’ils doivent connaître ? 2o  Nous