appréhensions qui découlent de l’irréflexion ou des préjugés. Ces dangers n’existent que dans l’imagination des égoïstes et des ambitieux qui se font prophètes de malheur, parce que le système actuel leur profite ! !
Ce n’est pas tant pour le catholicisme que l’on craint que pour sa propre position personnelle.
D’ailleurs, ceux qui éprouvent ces craintes sont ou des catholiques zélés et sincères, ou des indifférents, ou des hypocrites. Aux premiers l’on peut dire : « Voyons, montrez donc un peu plus de foi ! » Et à ceux-ci je dirais ; « Quand à vous, qu’est-ce que cela vous fait, au fond ? »
Les dangers extérieurs que le catholicisme peut courir aujourd’hui sont de deux sortes ; dangers résultant de l’hostilité du gouvernement, dangers résultant de l’hostilité des autres communions chrétiennes.
Je suis loin de croire que le gouvernement métropolitain puisse jamais penser à commettre des actes d’agression directe contre le catholicisme, dans le pays.
La liberté absolue de conscience est un droit tellement consacré et reconnu aujourd’hui dans tous les pays du monde civilisé, à l’exception de l’Italie, qu’il ne peut venir à l’esprit de personne de la violer ouvertement.
Néanmoins, l’ordre religieux a, dans presque tous les pays certains points de contact avec l’ordre social ou politique ; et quoique la liberté de conscience soit pleinement reconnue, en Angleterre, comme un droit imprescriptible, vous avez vu quelles colères, quelle explosion d’indignation un acte de juridiction purement spirituelle y a récemment soulevées.
On y a vu avec ombrage, avec défiance, la création de quelques sièges épiscopaux. Des assemblées nombreuses et multipliées dans toutes les parties de l’Angleterre, tout en reconnaissant aux catholiques le droit de suivre les rites du catholicisme, leur ont contesté celui de l’organiser hiérarchiquement sur le même pied que dans les autres pays. La population anglaise n’objecte rien au fond, c’est à la forme qu’elle en veut ! Le mode lui importe beaucoup plus que le fait ! Elle permet bien aux catholiques d’être catholiques, mais à la condition qu’ils ne froisseront jamais les goûts ou les préjugés des autres dénominations religieuses !
Les catholiques peuvent bien avoir des évêques ; mais à la