Page:Dessaulles - Six lectures sur l'annexion du Canada aux États-Unis, 1851.djvu/189

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monde souffre ; et comme cet état de malaise général ne peut être amélioré ou détruit sans retour que par L’ANNEXION AUX ÉTATS-UNIS, il n’est pas possible que la voix des intérêts généraux du pays ne fasse pas disparaître d’ici à peu de temps la voix des intérêts individuels ou de coterie qui se liguent contre l’avenir parce que le présent les enrichit.

Les annexionnistes au moins se sont ralliés à une grande question d’intérêt national ; les anti-annexionnistes se groupent autour des prétentions personnelles ; de ce foyer de petite activité, de jalousie, d’intrigues, d’avidité, de concupiscences qui s’appelle le gouvernement responsable !  ! Et tout cela pourtant se résume en quatre mots : « Faiblesse, discrédit, nullité, corruption. »

J’avais espéré, Messieurs, pouvoir renfermer dans le cadre de cette lecture quelques observations un peu approfondies sur le système général d’éducation suivi dans le pays, qui est beaucoup plus qu’on ne le croit généralement, la cause de notre état d’infériorité relative ; mais en travaillant ce sujet, j’ai vu qu’il était beaucoup trop étendu pour être renfermé dans d’aussi étroites limites. Je vais donc me contenter, pour ce soir, de vous exprimer quelques observations générales sur lesquelles je tâcherai de revenir une autre fois.

L’enseignement de nos collèges, — qui peut bien être suffisant pour l’objet spécial que l’on y désire atteindre, — ne touche à presque rien de ce que les enfants auront le plus de besoin de savoir quand ils seront devenus citoyens ; quand ils auront pris, dans la société politique, la place qui leur est destinée.

L’organisation politique est le principe vital des nationalités ; c’est le mode d’existence des peuples ; on n’en dit pas un mot aux élèves !  ! Ils n’ont pas l’idée de la division des pouvoirs, ou des attributions d’un gouverneur, d’un ministère, d’une chambre basse et d’une chambre haute ; mais par exemple on leur fait lire autant que possible les ouvrages où la royauté est prônée comme l’organisation voulue ; par Dieu ; la démocratie comme celle résultant des révolutions ; résultant conséquemment de la violation des lois providentielles ; n’étant conséquemment rien autre chose que l’œuvre des passions des masses, le triste effet des aberrations ins-