Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/102

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par conséquent la dernière qu’il doit avoir pris : car on commence toujours par les composés.

Tout verbe à un mode défini, est donc un attribut, c’est-à-dire, exprime qu’une manière d’être est attribuée à un sujet ; et tout attribut est un verbe, ou du moins renferme un verbe. Toujours il consiste à dire qu’un sujet existe en général, ou existe de telle manière particulière.

Cela nous conduit à reconnaître que c’est bien à tort, qu’on a établi mille distinctions entre les verbes, qu’on a admis des verbes d’action, de passion, d’état, etc. Il est manifeste que tous les verbes sont des verbes d’état, puisque tous ne font autre chose, que dire qu’un sujet est d’une manière, ou d’une autre. Que cette manière d’être, soit transitoire ou permanente, passagère ou durable, qu’elle consiste à faire ou à souffrir, à recevoir ou à produire, peu importe : ce n’est toujours qu’une manière d’être, qu’un état. Tous les verbes sont semblables à cet égard. Que l’on dise, je dors, j’aime, je suis vaincu, je frappe, ou je suis las, on dit toujours, je suis d’une manière ou d’une