Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/140

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Il nous suffira d’observer, 1) que la dénomination d’adverbe ne doit pas faire croire que ces mots ne modifient que les verbes ; car ils modifient souvent des adjectifs, et même d’autres adverbes, comme dans ces phrases : un homme bien fait, très-bien fait, extrêmement bien fait, et autres pareilles.

2) les adverbes comme les prépositions dérivent toujours d’un nom ou d’un adjectif, qui est leur type primitif. Souvent ils en viennent très-directement et sans aucun changement, comme les adverbes bien et fort, qui sont évidemment le nom bien et l’adjectif fort,

employés adverbialement. Quelquefois ils sont formés de la seule réunion d’un nom et d’un adjectif, comme beau-coup, long-tems. quelquefois ils naissent d’un adjectif, par l’addition d’une de ces syllabes désinentielles, que j’ai appellé des prépositions inséparables ; comme adverbialement, extrêmement, excessivement, où l’on reconnaît les adjectifs et la préposition ment, qui n’est autre chose que le nom mens des latins, employé comme partie intégrante d’un nouveau composé. Enfin, il est des cas où leur génération n’est point