Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/165

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

deviennent les signes certains de ces perceptions, aux yeux des autres hommes.

Ces signes sont, ou des gestes ou des cris.

Nos perceptions sont, ou des impressions directes, ou des rapports perçus entre elles ; ainsi, les gestes et les cris représentent, ou des idées isolées, ou des propositions.

Mais ce n’est point en commençant à sentir, qu’on démêle ses idées et qu’on les isole. Ce sont d’abord les affections que nous causent nos sensations, dont nous sommes émus, et auxquelles nous obéissons. Ces affections sont des espèces de jugemens que nous portons, et que nous manifestons, sans en distinguer les parties. Ainsi, les premiers signes représentent des propositions toutes entières : ce sont de véritables interjections.

Bientôt les hommes ont distingué dans ces perceptions composées, l’agent et le patient, la cause et l’effet, leur individu et les objets sur lesquels il agit, ou qui agissent sur lui ; en un mot, le sujet et l’attribut. Ils ont représenté par des signes, les différens êtres et leur propre personne. Ces signes,