Page:Destutt de Tracy - Élémens d’idéologie, seconde partie.djvu/174

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entre ces signes et les caractères, que les premiers ont entr’eux différens degrés d’analogie, comme les idées qu’ils expriment, analogie qui fait qu’ils se rappellent les uns les autres, comme les idées se lient l’une à l’autre ; au lieu que les caractères sont des figures arbitraires et isolées qui n’ont nul rapport entr’elles, ni avec les sons qu’elles représentent.

Néanmoins, il résulte de ce besoin de réunir plusieurs signes, pour exprimer toutes les idées qui n’ont point de signe qui leur soit propre, que pour entendre et parler nos langages, pour sentir leur expression, il ne suffit pas de savoir la valeur de chaque signe ; il faut encore connaître les effets de leur assemblage, comme pour lire, il faut, non-seulement connaître les lettres, mais savoir les réunir en syllabes.

Parlons donc de cette espèce d’épellation.

Elle consiste dans l’emploi de trois moyens différens. Le premier, c’est la place que l’on donne aux signes dans le discours. Le second, ce sont certaines altérations qu’on leur fait subir. Le troisième, c’est la création de certains signes, uniquement destinés à marquer les relations que les autres ont